François Hollande a beau avoir répété, durant sa campagne et depuis son élection à la présidence française, qu'il ne ferait pas de l’équilibre budgétaire son cheval de bataille, c’est pourtant sur cet objectif que repose sa politique économique. Tel est le constat contenu dans le rapport quel’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a présenté ce jeudi 26 juillet.
“Si les choix pour parvenir à réduire les déficits sont différents du gouvernement précédent, François Hollande affiche, dans les faits, la même volonté de rigueur que Nicolas Sarkozy”, confirme Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE. Un chiffre témoigne de cette tendance : entre la baisse des dépenses et la hausse des taxes, le gouvernement prévoit de réaliser 105 milliards d’euros d’économie en cinq ans. “C’est un effort d’austérité sans précédent en France”, souligne Xavier Plane, spécialiste de l’économie française à l’OFCE.
Hémorragie dans l'industrie
Pour ce cercle de réflexion français qui penche à gauche, le pire est que cette politique d'austérité ne pourrait suffire à atteindre l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire. D’après le scénario de l’OFCE, la rigueur ralentira la croissance - qui sera alors inférieure au 1,5 % prévu par le gouvernement pour les cinq prochaines années - ce qui se traduira par une baisse des rentrées fiscales et, au final, un manque à gagner de 16 milliards d’euros en 2017.
En revanche, toujours selon le rapport, les mesures d’économie auront un effet néfaste évident sur l’emploi. Sur la période 2012-2017, la France pourrait ainsi perdre plus de 200 000 emplois, avec une hémorragie particulièrement importante dans l’industrie où ce sont 377 000 postes qui pourraient disparaître. Le taux de chômage, qui frôle aujourd'hui les 10 %, devrait grimper à 11 % pour s'y maintenir.
Ces mauvais chiffres auraient pu être pires. Les mesures en cours d'élaboration comme les contrats de génération (exonération de charges pour l’embauche d’un jeune et le maintien en poste d’un salarié âgé de 55 ans au moins) et les contrats aidés devraient contribuer à la création de près de 200 000 emplois. Ces projets de loi à vocation sociale constitue la principale différence avec le précédent gouvernement”, insiste Éric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision et spécialiste du marché du travail.
Toute l'Europe au diapason
Le scénario pessimiste de l'OFCE part du principe que la France et les autres pays de la zone euro tiennent absolument à revenir à un déficit inférieur à 3 % du PIB pour respecter les critères de Maastricht. “Paris et les autres gouvernements tiennent tant à la réduction budgétaire parce qu’ils réfléchissent comme si la zone euro n’était pas en crise”, regrette Xavier Timbeau.
“L’augmentation du chômage est le prix à payer de cette illusion d’une zone euro pas encore en crise qui fonde les politiques budgétaires actuellement mises en œuvre”, tranche Philippe Weil, directeur de l’OFCE. Pour l’observatoire, il est indispensable de remettre en cause la course effrénée à la réduction des déficits. Le plus tôt sera le mieux car cette austérité généralisée en Europe "augmente le risque de désagrégation de la zone euro", estime Xavier Timbeau qui appelle le gouvernement français à lâcher du lest sur l'austérité et convaincre les autres pays à faire de même.
“Si les choix pour parvenir à réduire les déficits sont différents du gouvernement précédent, François Hollande affiche, dans les faits, la même volonté de rigueur que Nicolas Sarkozy”, confirme Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE. Un chiffre témoigne de cette tendance : entre la baisse des dépenses et la hausse des taxes, le gouvernement prévoit de réaliser 105 milliards d’euros d’économie en cinq ans. “C’est un effort d’austérité sans précédent en France”, souligne Xavier Plane, spécialiste de l’économie française à l’OFCE.
Hémorragie dans l'industrie
Pour ce cercle de réflexion français qui penche à gauche, le pire est que cette politique d'austérité ne pourrait suffire à atteindre l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire. D’après le scénario de l’OFCE, la rigueur ralentira la croissance - qui sera alors inférieure au 1,5 % prévu par le gouvernement pour les cinq prochaines années - ce qui se traduira par une baisse des rentrées fiscales et, au final, un manque à gagner de 16 milliards d’euros en 2017.
En revanche, toujours selon le rapport, les mesures d’économie auront un effet néfaste évident sur l’emploi. Sur la période 2012-2017, la France pourrait ainsi perdre plus de 200 000 emplois, avec une hémorragie particulièrement importante dans l’industrie où ce sont 377 000 postes qui pourraient disparaître. Le taux de chômage, qui frôle aujourd'hui les 10 %, devrait grimper à 11 % pour s'y maintenir.
Ces mauvais chiffres auraient pu être pires. Les mesures en cours d'élaboration comme les contrats de génération (exonération de charges pour l’embauche d’un jeune et le maintien en poste d’un salarié âgé de 55 ans au moins) et les contrats aidés devraient contribuer à la création de près de 200 000 emplois. Ces projets de loi à vocation sociale constitue la principale différence avec le précédent gouvernement”, insiste Éric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision et spécialiste du marché du travail.
Toute l'Europe au diapason
Le scénario pessimiste de l'OFCE part du principe que la France et les autres pays de la zone euro tiennent absolument à revenir à un déficit inférieur à 3 % du PIB pour respecter les critères de Maastricht. “Paris et les autres gouvernements tiennent tant à la réduction budgétaire parce qu’ils réfléchissent comme si la zone euro n’était pas en crise”, regrette Xavier Timbeau.
“L’augmentation du chômage est le prix à payer de cette illusion d’une zone euro pas encore en crise qui fonde les politiques budgétaires actuellement mises en œuvre”, tranche Philippe Weil, directeur de l’OFCE. Pour l’observatoire, il est indispensable de remettre en cause la course effrénée à la réduction des déficits. Le plus tôt sera le mieux car cette austérité généralisée en Europe "augmente le risque de désagrégation de la zone euro", estime Xavier Timbeau qui appelle le gouvernement français à lâcher du lest sur l'austérité et convaincre les autres pays à faire de même.